Restaurant Mâche, la gastronomie new wave

Le talent révélé de Michaël Gamet

Catégorisé comme Restaurants

La jeune génération ne s’encombre définitivement pas d’a-priori. La preuve, gourmande, à savourer dans ce restaurant récemment ouvert dans le 10e arrondissement de Paris. Déco inspirée de la vague Memphis, mouvement iconique des 80’s, service friendly mais hyper pro, cuisine locavore et subtilement différente, le restaurant Mâche est la bonne surprise décomplexée de ce début d’année. Positive, créative et inspirante, la patte du jeune Michaël Gamet est une invitation au voyage gourmand avec ses assaisonnements et ses accords décalés. Le chef revisite librement les codes de la gastronomie en y greffant des accords percutants qui font mouche, des condiments inattendus, des twists qui font la différence.

Papilles vagabondes et atmosphère bienveillante

Plus qu’un simple restaurant, c’est une expérience à vivre insufflée par le travail collaboratif d’une jeune et talentueuse équipe, voilà le mantra de Vincent Geraud, à l’origine de Mâche. Aux fourneaux donc, Michaël Gamet, 26 ans (passé par l’Astrance, le Mandarin Oriental, la Table d’Edgard ou encore la Table d’Eugène…) mise sur les goûts francs et osés, parfois surprenants, parfois réconfortants, mais toujours superbement accompagnés par la sélection de vins nature de Mathias Fouré. De la cuisine vitrée, ouverte sur la salle principale, la brigade exécute avec amour et précision ses compositions légèrement déjantées.

Au fil des saisons, la carte et son imagination empruntent des chemins déroutants. L’anguille fumée s’offre un laquage de racine et de cédrat, tempéré par le crémeux d’un chou-fleur et le croquant d’une tuile de riz noir (14€). L’œuf parfait s’acoquine ouvertement avec une racine de persil, un ragoût de champignons et des lentilles Beluga, le tout siphonné au whisky tourbé (12€). Le hareng fumé trouve ses lettres de noblesse au contact d’une association de bienfaiteurs : concombre, saké, raifort, feuille d’huître, sorbet herbes et céleri frais (12€). Eco-responsable, la carte des plats est courte… mais pas en bouche : ravioles de courge fumée, beurre émulsionné citronnelle, mezcal, graines au curry noir et basilic (16€); lieu jaune, céleri rave, pâte de coing, fermentation de céleri et yuzu (18€); côte de cochon, endive à l’hibiscus, condiment framboise et chou rouge déshydraté (19€), sans oublier le pigeon en 2 services : suprême rôti, champignons boutons liés à l’aspérule odorante, sichuan vert et confit de cuisses, pousses d’épinards et tofu de pavot (24€). Cette cuisine, qui transcende les styles et les frontières, n’est en rien chichiteuse, elle reste focus sur le produit, français, et l’exaltation des saveurs. Un régal !
Formule à midi ultra raisonnable : 24€ entrée/plat ou plat/dessert et 30€ en trio entrée/plat/dessert. Au dîner, davantage de choix à la carte ainsi qu’un menu dégustation à l’aveugle en 5 étapes, à 58€ et un accord mets-vins pour 24€ supplémentaires. 61, rue de Chabrol, 75010 Paris. mache.restaurant

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